Carnet de Voyage

Premier jour...

23/02/2008 12:00

 

Je suis en vacances depuis hier. Mais je ne doit pas compter sur le plus petit moment de répit. Pas de temps à perdre pour préparer les valises !! Toute la famille est excitée. Le chat sent notre départ imminent et nous suit partout. A 13h, enfin, on décolle, direction Paris. On est cinq dans la voiture : mes parents, mes deux sœurs et moi. Le voyage se passe dans la plus pur tradition : Camille a ses pieds sur les épaules de maman, Lulu fait des mots mêlés, papa râle à cause des embouteillages… et moi je lit mon roman Le Lion (Joseph Kessel), un cadeau de mon chéri qui se révèle particulièrement adapté à ce voyage en Afrique…

On arrive à Paris vers 16h… et forcement, on se perd. Les parents sont d’une humeur massacrante (le stress use de son pouvoir !!), et on se fait disputer parce qu’on a eu le malheur d’exprimer notre impatience en chantant !

Finalement, on arriver à notre destination : un parking spécial qui garde les voitures des gens qui partent en avion. On prend un mini-bus qui nous emmène jusqu’à l’aéroport d’Orly, où on est finalement en avance. Alors on attend. Lulu stresse de prendre l’avion – c’est la première fois – et on passe le temps en visitant toutes les boutiques de l’aéroport. On en profite aussi pour manger un sandwich avant le départ !! Les valises, elles, sont déjà parties dans les méandres de l’aéroport…

 

19h25

On vient de décoller. En fait, on est même encore en train de prendre de l’altitude. Drôle de sensation d’avoir le crâne écrasé… L’avion est plus petit qu’au Kenya – et beaucoup moins moderne – mais on en change à Lisbonne. En ce moment, on vole à 746 Km/h, à 5000 m d’altitude. Avant de décoller, on est tous passés dans des détecteurs de métaux et, forcement, on a bipé (sauf papa). Du coup on s’est fait tripoter (au cas ou on cacherait des baïonnettes dans nos chaussettes…) mais c’était marrant. A 19h05 (et oui, l’heure recule à cause du décalage horaire), les hôtesses de l’air nous servent un repas ultra industriel : hot dog et salade de fruit (façon de parler, on n’a droit qu’à un morceau de chaque fruit). Et une boisson qu’on peut choisir !! La classe !!

 

21h40

On est encore dans l’avion, mais entre temps on a fait une escale à Lisbonne. L’aéroport est un peu moins moderne qu’en France. On est descendu du premier avion directement sur la piste et on a pris un espèce de bus (où on est debout) pour aller jusqu’à l’aéroport. Chose hyper importante : j’ai acheté un Power rade ! Opération d’ailleurs difficile en prenant en compte que le distributeur de boisson me recrachait toutes mes pièces…

Deuxième jour

24/02/2008 05:00

 

 

5h00

Je suis dans mon lit. On vient d’arriver à la villa, après un voyage interminable. Trajet d’avion de 4h de vol, arrivée à Dakar, capitale du Sénégal, vers 3h du matin, sans avoir pu dormir à cause de l’inconfort de l’avion, mais en n’ayant fait que somnoler. J’étais assise à côté de Mr Bean.

Quand on est sorti de l’avion, une chaleur étouffante (mais vraiment !) nous a envahi. D’après les informations dans l’avion, il fait au sol 25°C… en pleine nuit. Accompagnée de cette chaleur, une forte odeur de mer ou de poisson. On a enregistré les passeports, un par un, et récupéré les bagages sur le tapis roulant. Puis on est sorti chercher la personne qui devait nous emmener à M’bour. Boubou était devant la sortie de l’aéroport avec un panneau « Labaude x5 » pour qu’on le repère (comme dans les films !!). Il nous a emmené jusqu’à une voiture. On a eu du mal à comprendre ce qu’il se passait, comme Boubou parlait à son cousin et à d’autres personnes en Wolof. Et puis on était à côté de la voiture mais on ne pouvait pas monter dedans… Finalement on a capté qu’il était garé illégalement (pour nous épargner une marche de trois quart d’heure). On a du donc attendre d’être seuls (des voitures de police faisaient des rondes) pour entrer dans la voiture. On était 4 sur la banquette arrière, Camille était dans un siège dans le coffre et le cousin de Boubou conduisait à côté de papa. Et on a fait 80 Km sérés comme des sardines en boîte, avec une fatigue de plus en plus grande. Ce qui m’a marqué, c’est que tout est français, mais français de France. Sur les panneaux publicitaires on retrouve des pubs Orange pour les portables, Crédit du Sénégal (à la place de Lyonnais)… Une autre chose, c’est que malgré qu’il soit 3h du matin, il y avait un monde inimaginable sur les routes. Les gens roulent un peu n’importe comment. Et puis il y a plein de bus à l’allure un peu hippie avec des gens accrochés à l’extérieur tellement ils sont blindés.

80 Km plus tard, on arrive enfin à la maison, que l’on découvre avec un émerveillement non dissimulé. C’est géant. Il y a énormément de pièces, et toutes sont magnifiques. Rien qu’en bas, il y a 3 chambres, deux salles de bain, une cuisine et un grand salon. Il y a aussi un étage qui constitue une grande pièce de repos, avec de nombreux canapés. Et puis en bas, une terrasse, des transats, des canapés… Le mieux, c’est quand on est monté sur le balcon, et que la mer s’étendait là, à quelques mètres devant nous, reflétant un ciel parsemé de milliers d’étoiles, sans un seul nuage. Et c’est bercée par les vagues que je peux enfin plonger dans un sommeil bien mérité…

 

 

10h30

Bonheur total. Je suis réveillée depuis une demi-heure. Camille et Lulu sont déjà parties se promener au bord de la mer. On n’a eu qu’à monter sur le balcon pour les voir, elles et la houle incessante et si agréable des vagues. Le temps est magnifique. J’ai déjeuné de la confiture d’ibiscus et de la confiture de pain de singe (le fruit du baobab). C’est délicieux.

 

 

11h20

Enfin en débardeur, pantacourt et nus pieds, allongée sur un des innombrables transats autour de la villa. On entend très proche d’ici les prières qui s’élèvent d’un minaret. Une petite brise fait murmurer les palmiers au dessus de nous et nous rafraîchit délicatement. Quelques oiseaux exotiques gazouillent. Maman vient d’apporter l’apéro en disant « Elle est pas belle la vie !! ». Là c’est vrai que c’est trop agréable. Il ne manquerait plus que mon chéri pour que ça soit véritablement le paradis.

 

14h ??

Le manque de précision de l’heure est du au fait que nous avons définitivement perdu toute notion du temps. Depuis tout à l’heure, on a mangé (dehors bien sur). Au menu, tomates et concombres 200% frais. Puis poulet froid accompagné de riz, très différent de celui qu’on connaît en Europe, qui ressemble à de toutes petites graines brunes. Un peu de fromage (qu’on a ramené de France car il n’y en a pas ici), sans oublier de prendre comme chaque midi notre cacher contre le paludisme. Et pour finir, oranges et bananes d’un goût beaucoup plus prononcé que nos pâles copies de France. A la limite, ça ne me dérangerait pas de ne me nourrir que de fruits.

Après avoir mangé, on a décidé d’aller faire un petit tour sur la plage, genre à 100m… Le sable était tellement bouillant que je me demande si mes pieds ne sont pas cuits… La plage est plutôt déserte et jonchée de poissons morts, coquillages et pas mal de déchets, ce qui est du au fait que c’est une plage assez exploitée pour la pêche. Il faisait tellement chaud qu’on est repartis au bout d’un quart d’heure. Depuis, tout le monde fait la sieste. Y compris les deux petits chats un peu sauvages qui se baladent dans la villa. J’ai profité de ce moment de trêve pour faire quelques photos. Maintenant je me lance dans les mots fléchés. En 5 lettres : « Monsieur machin »…

 

18h00

Je viens de sortir d’un bonne douche, cheveux inclus, qui était bien méritée. Vers 16 ou 17h on est sortis sur la plage. Cette fois, il y avait un monde fou, surtout des Sénégalais, enfants et jeunes adultes. On a parcouru la plage vers l’endroit où beaucoup de monde se baignaient, et qui n’est pas jonché de poissons morts. Camille est restée à la villa pour la garder. Maman et moi, on a été se baigner dans l’océan, qui doit être plus chaud que la mer Méditerranée. Papa est venu nous rejoindre alors que Lulu était assise sur la plage en train de parler à un Sénégalais. Ensuite, on est ressorti de l’eau et on a continué à marcher. Les gens ici sont beaucoup plus agréables qu’en France. Beaucoup nous disent bonjour et nous demandent si on va bien. Par contre, ils ne sont pas tous désintéressés. Un homme d’environ 25ans est venu m’accoster en me demandant mon prénom et s’il pouvait venir avec moi à la maison. Heureusement Lulu m’a tiré contre elle et lui a dit « Elle est à moi ». Un autre gars plus loin nous a demandé s’il pouvait nous accompagner. Papa a assommé une fille en shootant dans un ballon. Il y a aussi des chevaux qui se baignent, des chèvres et des chiens sur la plage. D’ailleurs un chien est venu s’accrocher à nous et nous a suivi tout le voyage du retour. On s’est posé sur la plage avec Lulu (et le chien !) pendant que les parents retournaient se baigner. Une troupe de 6 ou 7 jeunes Sénégalais a débarqué à ce moment-là. Ils nous ont demandé nos prénoms et si on allait bien. Ils ne parlaient pas tous français mais Lulu a quand même de la tchatche. Par contre, dès que l’un d’eux s’approchait du chien, il avait peur et venait se coller contre moi. A mon avis, il ne doit pas subir de très bon traitements, à part de la part des touristes. Quand les parents sont revenus et qu’on est repartis vers la villa, tous les gosses et le chien nous ont suivi (le chien a arrêté de nous suivre quand un gamin qui a jeté un caillou). Il y en a un qui m’a demandé si j’étais mariée (je parais si vieille que ça ??), je lui ai dit « non, mais bientôt !! » (c’est vrai quand même, tout est relatif !). Enfin on a atteint la villa, les piots toujours sur nos talons. L’un d’eux prétendait avoir 17ans, mais je ne lui en aurait pas donné 15. Quand on est entré, ils nous ont tous dit au-revoir, fait des signes de la main et ils avaient même retenu mon prénom. Expérience assez amusante mais ça fait quand même du bien de retrouver calme et propreté !

 

21h40

Une certaine personne me manque atrocement… Je fais des efforts inouïs pour pas piquer le portable de papa, mais si ça ne tenais qu’à moi je lui exploserais son forfait…

La première journée s’achève et je peux dire que même en ayant passé la moitié de la journée à lire ou faire des jeux de mots, une bonne nuit de sommeil n’est pas de refus !

Tout a l’heure, Boubou et son frère Mamadou sont venus pour mettre un peu en place la semaine et nous expliquer. Boubou, c’est un peu notre guide ici. A part lui, Ndeye, une jeune femme, viendra tous les jours à partir de 9h. C’est elle qui s’occupe du ménage et de la cuisine. Demain, elle ira faire les courses avec Boubou et mes parents, mais moi je reste au lit ! hi hi ! Le frère de Boubou pensait que Camille avait à peu près 22ans (elle en avait 15) ! Et il a été étonné d’apprendre que ce n’était pas moi la plus jeune. Sinon, comme on surnommait aussi Camille « Boubou » quand elle était jeune (elle ne veut plus qu’on l’appelle comme ça bien sur), on est partis dans les surnoms et Lulu lui a dit que le mien c’est « Cocotte ». Il a juste dit « cocotte-minute » et est parti dans un fou-rire. Pour la « blague », ça faisait longtemps qu’on ne me l’avais pas ressortie mais ça m’a fait rire la spontanéité avec laquelle il a sorti ça. Sinon on leur a offert un verre de Fanta. C’est un peu bizarre mais on a pas trop le choix comme leur religion leur interdit l’alcool. Ils ne peuvent pas non plus manger de porc. Pour ce qui est de leur religion, on entend les prières qui s’élèvent du minaret cinq fois par jour (la première a 5h du matin). Mais même à part le minaret, c’est très bruyant ici. On entend beaucoup de gens parler, chanter, jouer du tam-tam… Beaucoup d’oiseaux aussi, plus bruyants qu’en France. Et puis les vagues, des chèvres, des grillons. Le soir, on a mangé dehors mais le temps s’était nettement refroidi. Encore une banane en dessert, c’est délicieux… Après je suis montée sur le balcon voir les étoiles, en me disant qu’elles, elles pouvaient voir les personnes restées en France. C’était magnifique.

Troisième jour...

25/02/2008 14:15

 

14h15

J’ai mes premiers coups de soleil de l’année !! Et des beaux, pas des petits joueurs… Maman éclate de rire à chaque fois qu’elle me voit. J’ai une nette trace de mes lunettes et une encore plus belle de mon débardeur. C’est assez compréhensible, on est sur la plage depuis 9h du matin, et on est rentré vers 13h. A la plage, on a retrouvé Gaby, avec qui Lulu avait fait connaissance hier. Il nous a aussi présenté son cousin, qui a été sélectionné pour passer des tests de football en France. On s’est baladé avec eux vers le port. Ensuite on est revenu en ramassant des beaux coquillages – il y en a partout sur la plage et je n’en ai jamais vu d’aussi beaux – et on s’est tous assis sur la plage. Gaby, mettant encore une fois à l’honneur la teranga sénégalaise, voulait nous faire du thé à la menthe. Plusieurs personnes sont arrivées après. Le chien m’avait aussi retrouvé et il venait me réclamer des caresses. Lulu parlait à Gaby, un gars est venu s’asseoir à côté de moi et un autre à côté de Camille. Tous deux ont tout de suite commencé à nous parler comme s’ils nous connaissaient depuis toujours. La conversation était intéressante étant donné qu’on est très différents. Ils nous ont beaucoup parlé du Sénégal, des problèmes à cause du gouvernement, de leur vie ici… On est rentré un peu à la villa (le chien a réussi à se faufiler à l’intérieur) et on est très vite repartis avec les parents. Waly est revenu vers moi, et Ousseynou vers Camille. C’est hallucinant le vitesse avec laquelle on peut créer des liens d’amitié ici. On s’est baladé sur la plage, jusqu’à ce qu’on arrive à un grand groupe de gens qui étaient en train de tirer un énorme filet de pêche vers la plage. Papa s’est senti obligé d’aller les aider bien sur ! Moment propice pour une petite photo… Dans le filet, il y avait beaucoup plus d’algues que de poissons. Après on s’est installé sur la plage, toute la famille et beaucoup de Sénégalais, qui nous parlaient aussi bien à nous qu’aux parents. Pendant ce temps Lulu était dans l’eau entourée d’une dizaine d’enfants et jeunes filles à qui elle apprenait une danse qu’elle avait inventé sur une mélodie très simple. Avec nous, il y avait aussi pas mal de piots. Quand j’ai été assez cuite, on s’est fait raccompagné jusqu’à la porte. Quand on est rentré, ça sentait trop bon. Ndeye nous avait préparé un super repas. Tomates et concombres avec un assaisonnement délicieux, riz chaud, patates douces (j’adore !! rien à voir avec nos patates, elles ont un petit goût sucré), carottes au goût incomparable et dorades toutes fraîches… Miam ! Et pour finir, fruits à gogo ! Papaye et un autre petit fruit de la forme d’un œuf et de la texture d’un poire, oranges jaunes, sans oublier les bananes !! Franchement, ça vaut le coup de venir rien que pour ça !

 

21h45

On a été se promener jusqu’au port en début d’après midi. Expérience assez éprouvante. Déjà parce que mes coups de soleil me brûlent énormément (et puis je dois être blessée au gros orteil droit), mais surtout par le port en lui-même et le marché. Le port ne ressemblerais pas à un port si on enlevait les pirogues. C’est juste une plage. Mais ici, des milliers de poissons ou coquillages sont entassés, à tel point que l’odeur en est insupportable. Juste derrière, le marché nous paraît aussi sale, quand on croise viande pleine de mouches ou poissons en décomposition. Les mouches, on s’en prend plein la figure quand on se promène. Et puis il y a un monde fou. Plus loin, le marché se fait plus propre. On y trouve fruits, légumes, épices, poissons séchés, objets artisanaux (colliers, chapeaux, statuettes en bois…), et puis toutes sortes de choses (vêtements surtout). Par contre, on se fait assaillir par beaucoup de gens qui veulent nous faire acheter ou nous servir de guide dans le marché (contre salaire). Maman a juste acheté un chapeau et on est repartis, repassant par l’insalubrité des produits de pêche. Sur la plage, il y a beaucoup de monde. On trouve énormément de sportifs, au corps très musclé, et qui s’entraînent, en courant, faisant des pompes, ou en remontant des dunes de sable en marche arrière et en sautant à pieds joints. Par cette chaleur, c’est impressionnant. D’ailleurs Lulu a essayé et c’était à mourir de rire !!

Quatrième jour...

26/02/2008 22:00

 

Ce matin, on a été à Dakar, capitale du Sénégal. Arrivés là-bas, on a pris une chaloupe pour aller jusqu’à la très touristique île de Gorée. D’ailleurs à bord, il y avait plus de touristes blancs que de Sénégalais. L’île de Gorée est réputée à la fois pour sa beauté et pour sa tragique histoire. En effet, elle était un lieu de détention d’esclaves en attente d’être vendus, et logés les uns sur les autres dans des conditions atroces, entassés dans des pièces sans lumière. On y engraissait les plus maigres (les hommes devaient atteindre 60Kg), et les malades étaient jetés à la mer, un boulet accroché aux pieds. Ces pratiques ont durées jusqu’au début du XIX° siècle. Outre la maison des esclaves, l’île propose des activités qui attirent les touristes. On a visité l’atelier d’un artiste qui fait des tableaux en sable, c’est à dire qu’il colle sur des toiles du sable de différentes couleurs naturelles pour en faire des paysages africains, des portraits et d’autres motifs, tous aussi beaux les uns que les autres. On a eu le droit aux explications de la technique en même temps qu’un musicien jouait derrière nous de la musique traditionnelle sur un xylophone en bois. Et puis il y avait aussi la « maison-bateau », la ruelle des amoureux, et la plage qui ferait pâlir de jalousie les plus belles de France. On a mangé dans un petit restaurant de l’île où beaucoup de vendeurs venaient nous harceler, jusqu’à ce qu’on nous apporte les plats. Avant de retourner sur le continent, on a été acheter quelques souvenirs dans des petites boutiques de 2m². L’après-midi, on a fait un détour au Lac rose (qui est réellement rose à cause d’algues et de micro-organismes). Il y a tellement de sel dans l’eau (qui est d’ailleurs très exploité), qu’on flotte tout seul. Le temps qu’on revienne jusqu’à la voiture des vendeurs avaient installé devant bien à plat une centaines de tableaux… c’était trop drôle. On a été boire un coup près du lac. Dommage qu’ils ne servaient pas de jus de baobab (j’en ai bu à midi, c’est trop bon !!). Il y avait encore un musicien qui jouait un instrument traditionnel qui ressemble à une petite guitare. Papa lui a donné une petite pièce, il l’a pris et s’est mis à trépigner des pieds tout d’un coup. Nous on n’a rien compris mais on était morts de rire, surtout quand Camille à traduit son geste en « caca nerveux ». Notre chauffeur qui nous accompagnait nous a dit qu’il était content. Et puis un dernier tour dans les boutiques artisanales ou un homme m’a fait un cadeau porte bonheur parce que j’avais accepté de lui envoyer une lettre de France. Ensuite on est rentrés à M’bour et on a filé direct sur la plage où Lulu à donné un cours de gym à des enfants pendant que je filmais. Les gosses étaient morts de rire en se voyant sur la caméra. C’était fantastique. Dommage qu’ils ont du tous subitement partir pour aller prier. On est restées un peu sur la plage le soir. Après manger, Boubou est venu nous voir. Il nous a promis le barbecue du siècle qu’il allait faire lui-même, au poisson bien sur !!

Cinquième jour...

27/02/2008 23:30

 

Journée absolument géniale. Ce matin, on devait louer une voiture mais apparemment Mamadou, le frère de Boubou, avait perdu les clés. Alors Boubou nous a accompagné près de la route où on a fait du stop !! Une voiture s’est finalement arrêtée avec assez de place pour nous cinq. Enfin, « voiture » c’est vite dit, elle était dans un tel état de décomposition qu’on se demandait comment elle pouvait rouler. Et puis pas de ceintures ou de frein à main… Au bout d’une heure on est arrivés à Joal-Fadiouth, une petite commune. On a traversé un long pont en bois au dessus d’un bras d’océan très peu profond pour arriver sur l’île aux coquillages. Elle porte bien son nom car par terre il n’y a que des coquillages. Sur l’île un guide nous a fait la visite, depuis l’église (visitée par Jean-Paul II !), jusqu’aux tam-tam sacrés qui servaient à envoyer des messages d’urgences, en passant par des mini-boutiques avec des noms bien français (Auchan, E.Leclerc, Galeries Lafayette…).On a également visité le cimetière à la fois chrétien et musulman, où les tombes chrétiennes sont disposées en vrac alors que les musulmanes sont toutes orientées dans le même sens, selon leur religion. Ensuite on a embarqué dans une pirogue avec le guide et on s’est fait balader à travers la mangrove, où vivent de nombreux oiseaux. Puis il nous a ramené sur la terre ferme où on a pu prendre un bon repas. Bon on a un peu galéré avant de trouver les restaurant mais ça valait le coup, comme à chaque fois. Au menu, brochettes de lotte avec une sauce délicieuse. J’ai aussi goûté dans les assiettes des autres, c’est à dire « sole meunière » et porcelet. Et puis en dessert, des bananes flambées !! Miam ! On a été un peu sur la plage de Joal-Fadiouth où une bande d’enfants nous ont fait une démonstration de lutte. Puis on est repartis avec le même taxi qu’à l’allée, à qui on avait donné rendez-vous à 16h. Entre temps, j’ai eu des nouvelles de mon chéri, ce qui m’a fixé un sourire jusqu’aux oreilles. En arrivant à la villa, on a été sur la plage (Lulu avait son rendez-vous pour la gym quotidienne avec les enfants !) mais on n’est pas resté longtemps car on devait aller acheter des souvenirs avec Boubou. On s’y est rendus en charrette !! Ou en taxi sénégalais comme on dit là-bas… C’était à mourir de rire !! On a acheté des objets en bois avant de rentrer, de nouveau en charrette, conduite par un gamin et tirée par un cheval. On est retourné sur la plage où on a été vite rejoint par nos nouveaux amis sénégalais, qui ne le paraissent d’ailleurs pas (nouveaux). Ici ce n’est pas comme en France où on fait des chichis pour un rien, où on doit suivre de longues formalités avant de se dire « amis ». Un mot pourrait bien exprimer ce sentiment : fraternité. Ou comme ils disent, la « famille élastique ». Ici, on appelle ça la Teranga sénégalaise, un terme qui veut dire que c’est accueillant et qu’on s’y sent bien. Encore un autre exemple pour illustrer cette convivialité sénégalaise : après-manger (le soir), quelqu’un est venu toquer à la porte. C’était le neveu de Mamadou, Djiby (qu’on ne connaissait pas) qui venait nous rendre visite. Car ici, on n’a pas besoin d’invitation pour allez chez son voisin. Il est rentré et on a parlé pendant des heures alors qu’on ne s’était jamais vu. On a beaucoup rigolé aussi. Il n’a pas cessé de nous dire qu’on était belles (sauf à papa bien sur). En tout cas ça fait plaisir !

Sixième jour...

28/02/2008 23:00

 

Pas de grasse matinée aujourd’hui !! Même si comme toutes les nuits je me suis réveillée pendant une heure ou deux avant de parvenir à me rendormir. On s’est levé à 7h pour partir à la réserve de Bandia à 8h. On avait loué une voiture à Mamadou. Je ne sais pas ce qu’il avait fait avec, mais le siège de Lulu était tout trempé et puant, du coup, le temps qu’elle s’en aperçoive, elle avait une belle tache au cul ! Arrivés à la réserve, on a pris un guide et un 4x4 sans toit. Puis il nous a conduit à l’intérieur. On a d’abord vu un singe, puis des girafes. Et ce qui est extraordinaire, c’est qu’on avait le droit de descendre du 4x4 et les approcher pour prendre des photos. Les girafes étaient à moins de 10m de nous, sans aucune barrière entre elles et nous. Vraiment impressionnant, même si ce n’est pas la même espèce qu’au Kenya où elles étaient beaucoup plus grandes). On est remonté dans le 4x4 et on a vu une famille d’autruches (papa, maman et leurs autruchons). Puis des petites gazelles, des chevaux sauvages et d’autres animaux du même genre dont je ne saurais pas dire le nom. Assise à l’arrière du 4x4, cheveux au vent, j’avais l’impression de revivre, d’avoir retrouvé mon élément. Le plus impressionnant, c’est quand on a aperçu les rhinocéros. Les deux seuls de la réserve car leur introduction ici est un essai. On s’en est approché à moins de 10m avec le véhicule, et on a eu le droit d’en descendre !! On était à 5m d’eux, et ils continuaient à brouter, l’air de rien. C’était génial. Ensuite on s’est arrêté près d’un baobab qui contenait des ossements humains ! C’est la tradition qui voulait que les griots (troubadours) n’aient pas le droit d’être enterrés car ils n’avaient pas travaillé la terre. Alors ils étaient mis à leur mort dans des baobabs creux. Depuis, cette pratique a été interdite. En continuant la visite, on a vu le baobab-éléphant, qui a véritablement la forme d’un éléphant. D’ailleurs il n’y a pas de vrais éléphants ici car la réserve est trop petite et ces animaux sont un peu trop destructeurs… De même qu’il n’y a pas de grands prédateurs pour éviter la disparition des gazelles. Pour finir, on s’est arrêté près du point d’eau où on est définitivement descendu du véhicule, alors que des crocos se doraient au soleil à 10m de nous et que des phacochères prenaient tranquillement la pause quand on s’approchait avec eux avec un appareil photo. J’ai enfin trouvé des cartes postales à la réserve ! Ensuite on s’est rendu aux falaises de Popengin. La plage ici est merveilleusement propre et la mer donne envie de s’y baigner. On a mangé dans un petit restaurant qui dominait l’océan, et où le service était tellement long qu’on y est resté trois heures !! On a pris un délicieux cocktail de fruits, puis une entrée (toasts de chèvre), et bien sur du poisson ! Accompagné de pâtes, légumes et frites. Et pour finir, bananes flambées ! On a eu la visite d’un petit singe pendant qu’on mangeait. Ensuite on est rentré à la villa et on a été se balader au bord de l’eau, où on a retrouvé nos amis sénégalais. Papa les a d’ailleurs sollicité pour jouer aux dames. Le soir, tout le monde est entré dans la villa, même Djiby qui est revenu avec une bouteille de Bissap (une boisson délicieuse), et un CD de Boney M. On a appris a faire « Tchin-tchin en sénégalais : Ki-nding ka-ndang !! On a passé une soirée formidable et beaucoup rigolé.

Septième jour...

29/02/2008 16:47

 

Hier c’était Lulu, ce matin c’est maman qui a la turista. Du coup on passe la matinée tranquillement à la villa. Un peu de répit pour écrire les cartes postales ! Les enfants n’arrêtent pas de venir toquer à la porte pour voir Lulu et lui amener des dessins. La matinée, je la passe à lire mon roman Le Lion. J’ai aussi pris la peine de laver mes coquillages. Il y a une nouvelle femme avec Ndeye qui s’occupe du ménage. Elle n’était pas là avant car elle était en pèlerinage. Elle est aussi timide que Ndeye. Ce sont elles qui ont préparé à manger pour le midi : poisson, riz, frittes, tomates, concombres… Sans oublier les fruits (banane, pastèque).

L’après-midi, maman était toujours malade. Alors on est partis se baigner sans elle aux falaise de Popengin. Il y avait des super vagues. D’ailleurs Lulu en a profité pour nous montrer son cul. Sur la plage, impossible d’être tranquille. Il suffit qu’on s’installe pour que des femmes viennent déballer bijoux et autres, même si on leur dit qu’on ne veut rien.

Puis on est rentré, vers 5h30, pour que Lulu aille voir ses enfants. C’est amusant quand on est en voiture de regarder le décalage des paysages. On a l’impression que deux époques se mèlent. On voit des chèvres qui se baladent, beaucoup de gens qui vendent fruits ou objets artisanaux, des maisons un peu anciennes, pauvres. Et puis il y a des marques célèbres dans ce décors rustique. Des pub directement peintes sur les maisons, des « magasins » où on vend quelques objets en bois, colliers… qui ont pour nom « E.Leclerc », « Auchan », « Carrefour » … De fausses converses vendues sur le bord des routes… Et puis les gens roulent dans tous les sens. Les voitures se mêlent, sur la route, aux charrettes tirées par des chevaux. On s’est arrêté mettre de l’essence et c’est un pompiste qui nous a fait le plein.

Quand on est rentrés, tous nos amis et tous les enfants nous attendaient déjà. D’ailleurs maman qui était restée à la villa nous a dit qu’elle n’a eu de cesse d’aller ouvrir la porte car les gamins cherchaient à nous voir.

Le soir on a mangé avec Boubou et Mamadou qui nous ont fait des Gambas (des grosses crevettes) grillées au barbecue. C’était délicieux, comme toujours. Après les garçons sont venus nous voir et on a passé la dernière soirée ensemble. Même Djiby est revenu et il nous a offert à toute la famille des petits sacs qu’il avait fait lui-même (il est couturier). Occasion d’une séance photo-souvenirs…

Huitième jour

01/03/2008 23:30

 

Dernier jour de vacances. La semaine est passée beaucoup trop vite à mon goût et au goût de tout le monde. Le matin, on a été au marché avec Boubou pour acheter les derniers souvenirs. On s’est pas mal promené. On a vu sortir beaucoup d’élèves en uniforme scolaire. C’était le lycée de Waly et Moussa. Papa a eu la turista d’un coup pendant qu’on se promenait. C’est sans doute du à l’eau qu’il venait de boire : de l’eau dans un sac en plastique qui est vendu un peu partout par des Sénégalais au marché. Cristel, chez qui on avait acheté des souvenirs, nous a refait des cadeaux à tous. Pour rentrer plus vite (comme papa était malade), on est monté à 7 dans une voiture. On a mangé tranquillement.

A 16h, Boubou est venu nous chercher pour aller dans la brousse. On a pris une charrette et on est partis. On a commencé à s’éloigner de la ville et partout autour de nous il n’y avait que des ordures, comme une gigantesque décharge en plein air. Chaque fois qu’on croisait un enfant, il criait « TOUBAB ! » (ça veut dire le Blanc) en nous faisant des grands signes. Puis on est arrivés dans un village. Tout de suite des gamines se sont mises à courir derrière notre charrette. Quand on s’est arrêtés, ça a été un moment très fort. Les enfants se sont tous rapprochés pour avoir l’exclusivité de nous tenir la main. Et je me suis retrouvée avec deux piots qui me tenait la main et celles de Camille en même temps. On a du se séparer pour marcher mais une petite fille et un petit garçon sont restés attachés à moi presque tout le temps qu’on est restés dans le village.

Les femmes nous ont fait visiter quelques maisons (des huttes avec une seule pièce). Puis on s’est rassemblé avec le chef, son fils et tout le reste des habitants du village. On avait ramené bonbons, jouets et gadgets de France, et le fils du chef les a distribué aux enfants qui étaient assis dans le plus grand calme. Lulu s’est prise d’affection pour une petite fille et depuis elle veut adopter une petite Sénégalaise. Puis on est repartis sur notre charrette. On a croisé une course de voiture, macchabée du Paris Dakar sans doute. Etonnant contraste avec le paysage.

Puis on est arrivés dans un autre village où on nous a réservé le même accueil que dans le premier. On est rentrés à l’intérieur d’un immense baobab. Boubou nous a dit de poser la main gauche sur la paroi intérieure du tronc et de fermer les yeux une minute. On l’appelle le Baobab Sacré. On est ressortis et nous avons donné le restant des bonbons aux enfants. Ensuite on est repartis, pour de bon cette fois !! En chemin on croisait toujours des enfants dont le visage s’illuminait à chaque fois qu’ils nous voyaient, qui criaient « Toubab ! » et qui se mettaient à courir derrière la charrette. Parfois certains parvenaient à la rattraper et on voyait alors des petites mains accrochées sur le rebord, le reste du corps invisibles, pendant dans le vide. On a aussi croisé Ndeye qui nous a fait de grands signes. Et nous sommes rentrés de notre périple avec les pieds aussi noirs que les Sénégalais.

En arrivant à la villa, Moussa, Waly et son frère nous attendaient, et on a été les rejoindre alors que le cafard du départ nous prenait déjà. On a passé la soirée avec et Djiby est aussi venu nous dire au-revoir. Puis l’heure du départ est arrivée et on a du se quitter. On s’est tous sérés dans les bras, Boubou, nos amis, Mamadou… moment d’émotion indescriptible par les mots. Je suis montée dans la voiture après Camille, suivie par Lulu et maman. L’émotion était palpable chez chaque personne. Heureusement qu’il faisait nuit… Et la voiture s’est éloignée, en direction de l’aéroport, en direction de notre pays.

Dernier jour...

02/03/2008 16:48

 

00h30

Après un voyage interminable en voiture, chacun se repassant des souvenirs inoubliables, nous sommes arrivés à l’aéroport. Changement marquant après la semaine qu’on vient de passer : il y a tellement d’Européens… Et ils sont si différents des gens qu’on a rencontré au Sénégal… Il sont là avec leur fond de teint, leurs visages sans sourire, leurs enfants gâtés… Je ne me suis jamais sentie aussi éloignée d’eux.

L’avion décolle à 2h. J’ai un cafard pas possible. Je suis toute seule dans l’avion à côté d’un gars et du siège réservé au personnel de l’avion pour les décollages et les atterrissages. J’essaie de dormir mais ce n’est que par tranches de 2 minutes.

 

7h00

On est arrivé à Lisbonne. Je n’ai même pas vu l’atterrissage, étant dans un de mes macchabées de sommeil. Il n’y a plus aucun Sénégalais ici. Juste des touristes européens. Nous avons 6h à attendre avant de prendre l’avion pour Paris. Alors on s’assoit. Je prend mon roman mais j’ai du mal à me concentrer. Les images de la veille me reviennent en tête. Personne n’est heureux de nous voire, personne ne manifeste l’envie de nous parler.

Le voyage de Lisbonne à Paris est rapide. On passe au dessus du Portugal, de l’Espagne, puis on survol l’océan Atlantique. A partir de ce moment, une couche de nuages semblables à du coton nous cache définitivement la vue. Pour atterrir, on les traverse. Et soudain tout devient gris, tout devient sombre. Il pleut. A l’aéroport, la valise de Camille a disparue. On la retrouve une heure plus tard au service des objets trouvés. La mienne a été ouverte de force. On monte dans le minibus qui doit nous ramener à notre voiture. Le paysage ne m’a jamais paru aussi moche. Tout est gris, tout est droit. Aucune couleur nul part. Personne dehors. Cette sensation de solitude qui pèsera sur moi toute la semaine prochaine commence déjà à m’englober. Le voyage en voiture est interminable. L’ambiance du Sénégal me manque. Les moments que j’y ai vécu étaient formidables. Les gens ne sont pas riches, mais ils ont des valeurs bien plus grande que les notre. L’amitié est plus forte que tout. Le contact humain est une des choses les plus importantes. Ici en France, nous sommes seuls.