Huitième jour

01/03/2008 23:30

 

Dernier jour de vacances. La semaine est passée beaucoup trop vite à mon goût et au goût de tout le monde. Le matin, on a été au marché avec Boubou pour acheter les derniers souvenirs. On s’est pas mal promené. On a vu sortir beaucoup d’élèves en uniforme scolaire. C’était le lycée de Waly et Moussa. Papa a eu la turista d’un coup pendant qu’on se promenait. C’est sans doute du à l’eau qu’il venait de boire : de l’eau dans un sac en plastique qui est vendu un peu partout par des Sénégalais au marché. Cristel, chez qui on avait acheté des souvenirs, nous a refait des cadeaux à tous. Pour rentrer plus vite (comme papa était malade), on est monté à 7 dans une voiture. On a mangé tranquillement.

A 16h, Boubou est venu nous chercher pour aller dans la brousse. On a pris une charrette et on est partis. On a commencé à s’éloigner de la ville et partout autour de nous il n’y avait que des ordures, comme une gigantesque décharge en plein air. Chaque fois qu’on croisait un enfant, il criait « TOUBAB ! » (ça veut dire le Blanc) en nous faisant des grands signes. Puis on est arrivés dans un village. Tout de suite des gamines se sont mises à courir derrière notre charrette. Quand on s’est arrêtés, ça a été un moment très fort. Les enfants se sont tous rapprochés pour avoir l’exclusivité de nous tenir la main. Et je me suis retrouvée avec deux piots qui me tenait la main et celles de Camille en même temps. On a du se séparer pour marcher mais une petite fille et un petit garçon sont restés attachés à moi presque tout le temps qu’on est restés dans le village.

Les femmes nous ont fait visiter quelques maisons (des huttes avec une seule pièce). Puis on s’est rassemblé avec le chef, son fils et tout le reste des habitants du village. On avait ramené bonbons, jouets et gadgets de France, et le fils du chef les a distribué aux enfants qui étaient assis dans le plus grand calme. Lulu s’est prise d’affection pour une petite fille et depuis elle veut adopter une petite Sénégalaise. Puis on est repartis sur notre charrette. On a croisé une course de voiture, macchabée du Paris Dakar sans doute. Etonnant contraste avec le paysage.

Puis on est arrivés dans un autre village où on nous a réservé le même accueil que dans le premier. On est rentrés à l’intérieur d’un immense baobab. Boubou nous a dit de poser la main gauche sur la paroi intérieure du tronc et de fermer les yeux une minute. On l’appelle le Baobab Sacré. On est ressortis et nous avons donné le restant des bonbons aux enfants. Ensuite on est repartis, pour de bon cette fois !! En chemin on croisait toujours des enfants dont le visage s’illuminait à chaque fois qu’ils nous voyaient, qui criaient « Toubab ! » et qui se mettaient à courir derrière la charrette. Parfois certains parvenaient à la rattraper et on voyait alors des petites mains accrochées sur le rebord, le reste du corps invisibles, pendant dans le vide. On a aussi croisé Ndeye qui nous a fait de grands signes. Et nous sommes rentrés de notre périple avec les pieds aussi noirs que les Sénégalais.

En arrivant à la villa, Moussa, Waly et son frère nous attendaient, et on a été les rejoindre alors que le cafard du départ nous prenait déjà. On a passé la soirée avec et Djiby est aussi venu nous dire au-revoir. Puis l’heure du départ est arrivée et on a du se quitter. On s’est tous sérés dans les bras, Boubou, nos amis, Mamadou… moment d’émotion indescriptible par les mots. Je suis montée dans la voiture après Camille, suivie par Lulu et maman. L’émotion était palpable chez chaque personne. Heureusement qu’il faisait nuit… Et la voiture s’est éloignée, en direction de l’aéroport, en direction de notre pays.