15 juillet 2006

15/07/2006 07:00

 

7h00

Infatigables explorateurs du plus fabuleux des continents, c’est comme tous les jours dès l’aube que nous nous réveillons afin de profiter pleinement de tous les cadeaux que va nous offrir cette nouvelle journée. Nous reprenons alors tranquillement la route sur les chemins goudronnés de Tanzanie.

 

10h00

Même si mon corps réclame sa dose de sommeil, mon esprit est on ne peut plus réveillé et mes yeux profitent de tous les détails qui forment le paysage. A 10h00, nous nous arrêtons sur le bord de la route pour admirer une des merveilles de la nature : un baobab géant. A nous quatre, si on se tenait par la main, on ne pourrais pas couvrir le quart de la circonférence de l’arbre tant son tronc est imposant. On pourrait aisément construire une maison à l’intérieur et y vivre sans se sentir oppressé. Nous semblons tous minuscules à côté. Cet arbre n’a pas d’âge et semble mort, dépourvu de feuilles. Pourtant, une puissance sans limite s’en échappe.

Après quelques photos, nous reprenons la route, mais le voyage est de courte durée. Un quart d’heure plus tard, on s’arrête dans un village. Nous voyageons à ce moment là en suivant une autre voiture de touristes français, qui font une pause en même temps que nous.

Les routes du village sont toutes en terre sableuse, et des boutiques sont construites dans toutes sortes de matériaux, tellement biscornues qu’on a du mal à comprendre par quel miracle elles tiennent debout. Devant ces petites étales, des gros sacs sont remplis de grains, des ustensiles de toutes sortes sont accrochés au plafond, des fruits sont présentés dans des caisses en bois. On vend aussi des sandales fabriquées dans des pneus usagés, des couvertures aux couleurs africaines, des bijoux… Notre chauffeur est assez pressé et nous ne nous arrêtons pas aux boutiques. Alors les vendeurs viennent nous chercher, ils nous suivent tout le long de notre promenade en nous présentant leur trésor, et qu’importe s’ils sont trois ou quatre autour d’une seule personne. Nous ne leur achetons rien, ou peut être un collier. Mais nous faisons une petite pause dans une boutique de trois mètres carrés, construite en pierre et recouverte de taules en guise de toit. L’intérieur est sombre et recouvert de peintures sublimes sur tissu. Le vendeur semble absolument décidé à nous en vendre au moins une, et vu leur beauté, papa accepte de marchander. Le marchand nous demande de l’argent, et des « stylos magiques » en bonus. En fait des stylos qui n’ont pas de bouchons, mais un petit clip pour faire sortir la mine et la rentrer. C’est ça un stylo magique et ça fait fureur là-bas. Finalement, nous repartons avec une grande toile et deux petites, la grande représentant des animaux en noir sur fond rouge, avec comme arrière-plan le Kilimandjaro tel qu’il était il y a quelques années : avec un pic blanc de glaciers, avant que ceux-ci ne soient réduits à presque rien a cause du réchauffement climatique. Un symbole déchu de l’Afrique d’autrefois…

Nous reprenons la route. L’autre groupe de français est parti bien avant nous, et notre chauffeur veut les rattraper. La route est longue et nous sommes secoués dans tous les sens. Nous devons même manger dans la voiture (nous avons pris des paniers pic-nique à l’hôtel ce matin) pour ne pas perdre de temps, d’autant que nous avons la frontière à re-traverser : Nous retournons au Kenya !!

 

17h00

Enfin, nous arrivons à notre réserve, lieu de destination : le Tsavo. Bien que les Lodges se trouvent comme souvent au milieu du parc, nous nous y rendons directement avant d’entreprendre toute visite. Mais rien que l’hôtel vaut le coup d’œil ! Nous ne sommes pas dans un bâtiment traditionnel mais dans des petites maisons construites sur des piliers, à plusieurs mètres du sol ! Autant dire que la savane s’étend juste en dessous de nous. Et comme aucune barrière n’est nécessaire pour empêcher les animaux sauvages d’approcher, nous pouvons les observer depuis notre chambre et depuis les passerelles entre les maisonnettes. Juste en face de la fenêtre de notre chambre, un marabout est perché dans un arbre, ce qui est assez étonnant vu sa taille.

Les parents montent en haut du bâtiment principal boire un verre pendant que ma petite sœur et moi nous lançons dans l’exploration des Lodges. Boutique souvenir, accueil, restaurant, terrasse… Nous retenons soudain notre souffle : un troupeau d’éléphant arrive au point d’eau artificiel construit juste au pied de l’hôtel. De la terrasse, nous avons une vue parfaite. Au bout de quelques minutes, nous décidons de reprendre notre exploration. Nous tombons alors sur un escalier qui semble s’enfoncer plus bas que le rez-de-chaussée. Après l’avoir emprunté et suivi un long couloir sombre, nous déboulons dans un pièce circulaire de deux ou trois mètres de large, entièrement plongé dans l’obscurité, à part quelques fenêtres à hauteur des yeux. Et juste devant ces fenêtres, le point d’eau avec ses éléphants… Nous sommes à quelques pas d’eux, dans un observatoire sous terrain. Certaines fenêtres n’ont pas de vitres mais son grillagées, et nous pouvons entendre le grondement profond des pachydermes. Quand l’émotion nous permet à nouveau de bouger, nous courrons chercher les parents, qui nous suivent avec quelques protestations mais ne sont pas déçus de s’être dérangés !

Il y a un peu plus de monde dans l’observatoire mais le silence est de rigueur chez les humains. Il l’est beaucoup moins chez les mastodontes. Un éléphant s’arrête juste devant nous et nous regarde. Nous n’aurions qu’à tendre la main pour le toucher. Le sol semble trembler à chacun de leurs pas et l’émotion est indescriptible. J’ai l’impression d’avoir atterri au plus profond de leur intimité. Le flash est interdit pour ne pas effrayer les animaux, et papa fait quelques photos malgré la nuit imminente. Mais l’instant est si intense que le souvenirs risque de persister plus longtemps que des images sur du papier.

Quand les éléphants ont bu jusqu’à plus soif, ils repartent de leur démarche nonchalante, et nous remontons l’escalier pour aller nous rassasier nous aussi, et plonger plus tard dans un sommeil qui promet encore une fois d’être riche en rêves.