Deuxième jour

24/02/2008 05:00

 

 

5h00

Je suis dans mon lit. On vient d’arriver à la villa, après un voyage interminable. Trajet d’avion de 4h de vol, arrivée à Dakar, capitale du Sénégal, vers 3h du matin, sans avoir pu dormir à cause de l’inconfort de l’avion, mais en n’ayant fait que somnoler. J’étais assise à côté de Mr Bean.

Quand on est sorti de l’avion, une chaleur étouffante (mais vraiment !) nous a envahi. D’après les informations dans l’avion, il fait au sol 25°C… en pleine nuit. Accompagnée de cette chaleur, une forte odeur de mer ou de poisson. On a enregistré les passeports, un par un, et récupéré les bagages sur le tapis roulant. Puis on est sorti chercher la personne qui devait nous emmener à M’bour. Boubou était devant la sortie de l’aéroport avec un panneau « Labaude x5 » pour qu’on le repère (comme dans les films !!). Il nous a emmené jusqu’à une voiture. On a eu du mal à comprendre ce qu’il se passait, comme Boubou parlait à son cousin et à d’autres personnes en Wolof. Et puis on était à côté de la voiture mais on ne pouvait pas monter dedans… Finalement on a capté qu’il était garé illégalement (pour nous épargner une marche de trois quart d’heure). On a du donc attendre d’être seuls (des voitures de police faisaient des rondes) pour entrer dans la voiture. On était 4 sur la banquette arrière, Camille était dans un siège dans le coffre et le cousin de Boubou conduisait à côté de papa. Et on a fait 80 Km sérés comme des sardines en boîte, avec une fatigue de plus en plus grande. Ce qui m’a marqué, c’est que tout est français, mais français de France. Sur les panneaux publicitaires on retrouve des pubs Orange pour les portables, Crédit du Sénégal (à la place de Lyonnais)… Une autre chose, c’est que malgré qu’il soit 3h du matin, il y avait un monde inimaginable sur les routes. Les gens roulent un peu n’importe comment. Et puis il y a plein de bus à l’allure un peu hippie avec des gens accrochés à l’extérieur tellement ils sont blindés.

80 Km plus tard, on arrive enfin à la maison, que l’on découvre avec un émerveillement non dissimulé. C’est géant. Il y a énormément de pièces, et toutes sont magnifiques. Rien qu’en bas, il y a 3 chambres, deux salles de bain, une cuisine et un grand salon. Il y a aussi un étage qui constitue une grande pièce de repos, avec de nombreux canapés. Et puis en bas, une terrasse, des transats, des canapés… Le mieux, c’est quand on est monté sur le balcon, et que la mer s’étendait là, à quelques mètres devant nous, reflétant un ciel parsemé de milliers d’étoiles, sans un seul nuage. Et c’est bercée par les vagues que je peux enfin plonger dans un sommeil bien mérité…

 

 

10h30

Bonheur total. Je suis réveillée depuis une demi-heure. Camille et Lulu sont déjà parties se promener au bord de la mer. On n’a eu qu’à monter sur le balcon pour les voir, elles et la houle incessante et si agréable des vagues. Le temps est magnifique. J’ai déjeuné de la confiture d’ibiscus et de la confiture de pain de singe (le fruit du baobab). C’est délicieux.

 

 

11h20

Enfin en débardeur, pantacourt et nus pieds, allongée sur un des innombrables transats autour de la villa. On entend très proche d’ici les prières qui s’élèvent d’un minaret. Une petite brise fait murmurer les palmiers au dessus de nous et nous rafraîchit délicatement. Quelques oiseaux exotiques gazouillent. Maman vient d’apporter l’apéro en disant « Elle est pas belle la vie !! ». Là c’est vrai que c’est trop agréable. Il ne manquerait plus que mon chéri pour que ça soit véritablement le paradis.

 

14h ??

Le manque de précision de l’heure est du au fait que nous avons définitivement perdu toute notion du temps. Depuis tout à l’heure, on a mangé (dehors bien sur). Au menu, tomates et concombres 200% frais. Puis poulet froid accompagné de riz, très différent de celui qu’on connaît en Europe, qui ressemble à de toutes petites graines brunes. Un peu de fromage (qu’on a ramené de France car il n’y en a pas ici), sans oublier de prendre comme chaque midi notre cacher contre le paludisme. Et pour finir, oranges et bananes d’un goût beaucoup plus prononcé que nos pâles copies de France. A la limite, ça ne me dérangerait pas de ne me nourrir que de fruits.

Après avoir mangé, on a décidé d’aller faire un petit tour sur la plage, genre à 100m… Le sable était tellement bouillant que je me demande si mes pieds ne sont pas cuits… La plage est plutôt déserte et jonchée de poissons morts, coquillages et pas mal de déchets, ce qui est du au fait que c’est une plage assez exploitée pour la pêche. Il faisait tellement chaud qu’on est repartis au bout d’un quart d’heure. Depuis, tout le monde fait la sieste. Y compris les deux petits chats un peu sauvages qui se baladent dans la villa. J’ai profité de ce moment de trêve pour faire quelques photos. Maintenant je me lance dans les mots fléchés. En 5 lettres : « Monsieur machin »…

 

18h00

Je viens de sortir d’un bonne douche, cheveux inclus, qui était bien méritée. Vers 16 ou 17h on est sortis sur la plage. Cette fois, il y avait un monde fou, surtout des Sénégalais, enfants et jeunes adultes. On a parcouru la plage vers l’endroit où beaucoup de monde se baignaient, et qui n’est pas jonché de poissons morts. Camille est restée à la villa pour la garder. Maman et moi, on a été se baigner dans l’océan, qui doit être plus chaud que la mer Méditerranée. Papa est venu nous rejoindre alors que Lulu était assise sur la plage en train de parler à un Sénégalais. Ensuite, on est ressorti de l’eau et on a continué à marcher. Les gens ici sont beaucoup plus agréables qu’en France. Beaucoup nous disent bonjour et nous demandent si on va bien. Par contre, ils ne sont pas tous désintéressés. Un homme d’environ 25ans est venu m’accoster en me demandant mon prénom et s’il pouvait venir avec moi à la maison. Heureusement Lulu m’a tiré contre elle et lui a dit « Elle est à moi ». Un autre gars plus loin nous a demandé s’il pouvait nous accompagner. Papa a assommé une fille en shootant dans un ballon. Il y a aussi des chevaux qui se baignent, des chèvres et des chiens sur la plage. D’ailleurs un chien est venu s’accrocher à nous et nous a suivi tout le voyage du retour. On s’est posé sur la plage avec Lulu (et le chien !) pendant que les parents retournaient se baigner. Une troupe de 6 ou 7 jeunes Sénégalais a débarqué à ce moment-là. Ils nous ont demandé nos prénoms et si on allait bien. Ils ne parlaient pas tous français mais Lulu a quand même de la tchatche. Par contre, dès que l’un d’eux s’approchait du chien, il avait peur et venait se coller contre moi. A mon avis, il ne doit pas subir de très bon traitements, à part de la part des touristes. Quand les parents sont revenus et qu’on est repartis vers la villa, tous les gosses et le chien nous ont suivi (le chien a arrêté de nous suivre quand un gamin qui a jeté un caillou). Il y en a un qui m’a demandé si j’étais mariée (je parais si vieille que ça ??), je lui ai dit « non, mais bientôt !! » (c’est vrai quand même, tout est relatif !). Enfin on a atteint la villa, les piots toujours sur nos talons. L’un d’eux prétendait avoir 17ans, mais je ne lui en aurait pas donné 15. Quand on est entré, ils nous ont tous dit au-revoir, fait des signes de la main et ils avaient même retenu mon prénom. Expérience assez amusante mais ça fait quand même du bien de retrouver calme et propreté !

 

21h40

Une certaine personne me manque atrocement… Je fais des efforts inouïs pour pas piquer le portable de papa, mais si ça ne tenais qu’à moi je lui exploserais son forfait…

La première journée s’achève et je peux dire que même en ayant passé la moitié de la journée à lire ou faire des jeux de mots, une bonne nuit de sommeil n’est pas de refus !

Tout a l’heure, Boubou et son frère Mamadou sont venus pour mettre un peu en place la semaine et nous expliquer. Boubou, c’est un peu notre guide ici. A part lui, Ndeye, une jeune femme, viendra tous les jours à partir de 9h. C’est elle qui s’occupe du ménage et de la cuisine. Demain, elle ira faire les courses avec Boubou et mes parents, mais moi je reste au lit ! hi hi ! Le frère de Boubou pensait que Camille avait à peu près 22ans (elle en avait 15) ! Et il a été étonné d’apprendre que ce n’était pas moi la plus jeune. Sinon, comme on surnommait aussi Camille « Boubou » quand elle était jeune (elle ne veut plus qu’on l’appelle comme ça bien sur), on est partis dans les surnoms et Lulu lui a dit que le mien c’est « Cocotte ». Il a juste dit « cocotte-minute » et est parti dans un fou-rire. Pour la « blague », ça faisait longtemps qu’on ne me l’avais pas ressortie mais ça m’a fait rire la spontanéité avec laquelle il a sorti ça. Sinon on leur a offert un verre de Fanta. C’est un peu bizarre mais on a pas trop le choix comme leur religion leur interdit l’alcool. Ils ne peuvent pas non plus manger de porc. Pour ce qui est de leur religion, on entend les prières qui s’élèvent du minaret cinq fois par jour (la première a 5h du matin). Mais même à part le minaret, c’est très bruyant ici. On entend beaucoup de gens parler, chanter, jouer du tam-tam… Beaucoup d’oiseaux aussi, plus bruyants qu’en France. Et puis les vagues, des chèvres, des grillons. Le soir, on a mangé dehors mais le temps s’était nettement refroidi. Encore une banane en dessert, c’est délicieux… Après je suis montée sur le balcon voir les étoiles, en me disant qu’elles, elles pouvaient voir les personnes restées en France. C’était magnifique.