Dernier jour...

02/03/2008 16:48

 

00h30

Après un voyage interminable en voiture, chacun se repassant des souvenirs inoubliables, nous sommes arrivés à l’aéroport. Changement marquant après la semaine qu’on vient de passer : il y a tellement d’Européens… Et ils sont si différents des gens qu’on a rencontré au Sénégal… Il sont là avec leur fond de teint, leurs visages sans sourire, leurs enfants gâtés… Je ne me suis jamais sentie aussi éloignée d’eux.

L’avion décolle à 2h. J’ai un cafard pas possible. Je suis toute seule dans l’avion à côté d’un gars et du siège réservé au personnel de l’avion pour les décollages et les atterrissages. J’essaie de dormir mais ce n’est que par tranches de 2 minutes.

 

7h00

On est arrivé à Lisbonne. Je n’ai même pas vu l’atterrissage, étant dans un de mes macchabées de sommeil. Il n’y a plus aucun Sénégalais ici. Juste des touristes européens. Nous avons 6h à attendre avant de prendre l’avion pour Paris. Alors on s’assoit. Je prend mon roman mais j’ai du mal à me concentrer. Les images de la veille me reviennent en tête. Personne n’est heureux de nous voire, personne ne manifeste l’envie de nous parler.

Le voyage de Lisbonne à Paris est rapide. On passe au dessus du Portugal, de l’Espagne, puis on survol l’océan Atlantique. A partir de ce moment, une couche de nuages semblables à du coton nous cache définitivement la vue. Pour atterrir, on les traverse. Et soudain tout devient gris, tout devient sombre. Il pleut. A l’aéroport, la valise de Camille a disparue. On la retrouve une heure plus tard au service des objets trouvés. La mienne a été ouverte de force. On monte dans le minibus qui doit nous ramener à notre voiture. Le paysage ne m’a jamais paru aussi moche. Tout est gris, tout est droit. Aucune couleur nul part. Personne dehors. Cette sensation de solitude qui pèsera sur moi toute la semaine prochaine commence déjà à m’englober. Le voyage en voiture est interminable. L’ambiance du Sénégal me manque. Les moments que j’y ai vécu étaient formidables. Les gens ne sont pas riches, mais ils ont des valeurs bien plus grande que les notre. L’amitié est plus forte que tout. Le contact humain est une des choses les plus importantes. Ici en France, nous sommes seuls.