14 juillet 2006

14/07/2006 08:00

 

05h45

Toujours pas de grasse matinée, les merveilles de l’Afrique n’attendent pas ! A peine réveillés que l’on est déjà en route pour le cratère du N’Gorongoro, le plus vaste du monde avec ses 20km de diamètre. La route est longue mais difficile de somnoler. On roule très vite, et malgré l’heure matinale, on croise des centaines de personnes qui marchent le long des routes, même lorsque aucune habitation n’est visible sur plusieurs kilomètres. Notre guide klaxonne à chaque fois qu’on approche des passants pour les prévenir.

 

09h00

On arrive au cratère. Au début, il est impossible de deviner que nous sommes devant un ancien volcan. On commence à monter dans les hauteurs, sur des routes sinueuses et entourées d’arbres. Le temps hésite entre le brouillard et la pluie, et on sent encore largement la fraîcheur matinale. Et puis on entame la descente, toujours entre les arbres, jusqu’à ce que s’ouvre soudain devant nous l’immensité de la réserve. Cela paraît invraisemblable que l’on soit dans un cratère, tant le spectacle qui s’offre à nous nous semble infini. Loin, très loin, nous pouvons tout de même à peine distinguer ce qui semble une longue colline continue, et qui est en fait le bord opposé du cratère. C’est à ce moment là qu’on entame la descente, pendant que le temps de l’aurore s’éclaircit et que la pluie cesse. Plus loin, le 4x4 est arrêté, probablement car nous entrons véritablement dans la réserve. Et puis nous reprenons la descente. Les premiers animaux que nous rencontrons sont des buffles. Trois buffles qui sont impassiblement stationnés au milieu de la route. Le véhicule ne les effraie pas du tout, et nous devons patienter un bon moment avant qu’ils daignent quitter la route. Finalement, après un face à face assez exceptionnel avec le plus têtu du groupe, nous reprenons notre visite de cette merveilleuse réserve. Celle-ci offre une richesse de faune exceptionnelle, probablement puisque les animaux y sont physiquement à l’abris. Ici, la chasse est bien sur interdite et seuls les Massaï ont le droit de séjourner dans le cratère.

Plus loin, nous rencontrons des autruches, puis d’autres animaux dont le nombre est à couper le souffle. Nous traversons des troupeaux de zèbres, d’antilopes et de gnous, dont l’effectif se compte en milliers de têtes. Les éléphants se baladent parmi les zèbres sans que quiconque trouve cela anormal. Et puis nous avons enfin le plaisir d’observer un des animaux les plus discrets d’Afrique : le guépard. Bien sur, les jumelles sont indispensables. L’animal est paisiblement allongé dans la brousse, presque parfaitement camouflé par sa magnifique fourrure, à une distance suffisante pour ne pas être dérangé, même si son regard est fixé sur nous. Un nouveau moment d’émotion que d’observer cette fabuleuse perfection de la nature. Puis nous reprenons notre chemin, et croisons d’autres carnivores que sont les hyènes. Quelques minutes nous suffirons pour atteindre un troupeau de gnous immense. C’est assez étonnant de voir dans la nature la succession des animaux. Quand on regarde un reportage animalier, on a tendance à penser que prédateurs et proies sont espacés de plusieurs kilomètres, et que la chasse est une longue traque. Bien sur ici la saison des pluies joue un rôle, mais finalement les carnivores sont presque toujours à portée de vue des herbivores, et aucun ne semble s’en soucier en dehors des heures de chasse. Quelques minutes plus tard, presque à la bordure du cratère, on observe une autre rareté de la savane, un rhinocéros qui broute tranquillement. S’il est rare, il est aussi timide et s’éloigne tranquillement lorsque le nombre de véhicules devient trop important pour lui.

 

12h30

A la fin de la matinée, nous rejoignons un endroit de la savane où sont regroupés pas mal de véhicules de touristes. L’endroit se situe près d’un petit lac que bordent quelques arbres, et est entouré de brousse. En fait, c’est une aire de pique-nique en pleine savane, sans aucune barrière qui nous sépare des animaux et sans aucune protection à part la densité des véhicules.

Nous nous installons dans la brousse devant le 4x4 et sortons nos boîtes en carton que l’hôtel nous a donné ce matin et qui contient notre repas. Tout de suite, des petits oiseaux colorés viennent se poser tout près de nous, dans l’attente de quelques miettes. D’autres oiseaux, des rapaces beaucoup plus imposants, tournent autour du lac. Après le repas, papa en profite pour aller faire des photos. Je le suis jusqu’à ce que les véhicules semblent trop éloignés pour qu’on continue à marcher dans la brousse.

Après s’être rassasiés, nous repartons en quête de nouvelles sensations. Nous retrouvons un peu plus loin le rhinocéros de ce matin qui continue à brouter. Plus loin, ce sont des phacochères que nous croisons, et qui traversent la route juste devant notre véhicule sans en éprouver la moindre gène. Puis nous arrivons à un autre point d’eau où se baignent une vingtaine d’hippopotames. Certains semblent comme des pierres, dans une immobilité parfaite. D’autres s’amusent à s’éclabousser et parfois sortent la tête pour nous jeter un regard. Il y a aussi des tout petits.

En reprenant notre chemin, nous croisons un oiseau que nous n’avions encore jamais vu, assez haut sur pattes, d’environ un mètre de hauteur, et qui se confond parfaitement avec son environnement. Mais un des meilleurs moment est quand nous arrivons à un groupe de lionnes. Une d’elle est à quelques mètres seulement de nous, et seul un tout petit cours d’eau nous sépare. Elle est allongée sur un rocher, semblant totalement mépriser notre présence. Elle tourne les yeux à droite et à gauche de nous, et nous semblons invisibles pour elle. Je n’ai qu’un envie, c’est la serrer dans mes bras, mais quelque chose me dit que ce n’est pas la chose à faire… Plus loin, une autre lionne se roule sur le sol, les quatre pattes en l’air, à côté d’un magnifique lion totalement impassible.

Au bout d’un certain moment, c’est à contre cœur que nous nous éloignons de ce sublime spectacle. Mais ce qui suit valait le coup d’œil. Nous arrivons à un immense point d’eau où se trouvent des milliers de flamants roses. Nous assistons à une formidable envolée, une nuée de rose sur fond bleu de l’eau et vert de la bordure du cratère. Ce genre d’image que l’on ne voit que dans les documentaires… Le lac attire aussi d’autres oiseaux mais en population beaucoup moins nombreuse.

 

 

 

16h00

Il est déjà temps de quitter le cratère. La journée a été longue, mais est passée beaucoup trop vite. En repartant, nous nous retrouvons au beau milieu d’un immense troupeau de zèbres, peuplés de bébés que l’on a envie de caresser. Il suffirait presque de tendre la main… Puis nous croisons un couple de Calaos perchés dans un des arbres qui bordent le cratère.

Finalement, on se sort pas du cratère, mais on s’arrête tout en haut. La Wildlife Lodge, qui domine le cratère, nous offre une vue exceptionnelle sur toute la réserve. Nous pouvons distinguer les immenses troupeaux dont chaque individu n’est plus qu’un minuscule point. Nous profitons des dernières lueurs du jour pour nous reposer sur un balcon avec la savane qui s’étend sous nos pieds. Un éléphant s’approche juste en dessous de nous, broutant tranquillement les arbres. Le safari photo ne finit donc jamais…

Le soir après le repas, nous assistons à des danses africaines, effectuées cette fois par des femmes. Nous regardons un moment mais la fatigue nous pousse à abréger le spectacle.